« Le bio, ça coûte cher. Et puis, il y a bio et bio… Mieux vaut acheter local ! » Les réflexions de ce genre sont devenues banales. Si elles ne sont pas complètement infondées, elles entretiennent la confusion sur la signification du label bio. Et ça, ça inquiète beaucoup les producteurs bio… locaux ! Clarifications.
Clémence Dumont, journaliste | clemence@tchak.be
La nourriture bio serait-elle un effet de mode en déclin ? D’un côté, les consommateurs ne semblent plus très sûrs de la plus-value de ce label, surtout quand leurs portefeuilles s’amincissent. De l’autre, les producteurs bio opèrent dans un marché de plus en plus concurrentiel, qu’ils ne sont plus assurés de voir croître.
+++ Ce décryptage est au sommaire du n°10 de Tchak (été 2022)
« La tendance à la hausse de la consommation bio est en train de ralentir, confirme Thomas Schmit, chargé de mission « bio » du Collège des producteurs. Si on oublie la parenthèse de 2020 et les changements de consommation dus aux confinements, on voit qu’on arrive à une phase de stagnation. En France, le marché bio est même en régression. Parallèlement, en Wallonie, les demandes de conversion d’agriculteurs conventionnels sont en diminution depuis 6 mois, poursuit-il. C’est dû aussi aux incertitudes par rapport à la prochaine politique agricole et aux conséquences de la guerre en Ukraine, mais c’est clair que, dans l’ensemble, la situation n’est pas réjouissante pour les producteurs bio. »
Pourtant, la Wallonie a comme objectif d’étendre le bio à 30% de sa surface agricole à l’horizon 2030, contre 12% fin 2020. Pour y parvenir, elle compte sur un triplement de la part de marché des produits bio. Impossible sans revigorer la confiance des citoyens à l’égard du label bio.
Alors justement, peut-on lui faire confiance, à ce label ? Et d’ailleurs, que garantit-il exactement ? De payer plus cher pour du vent ? Ou de soutenir un système de production vertueux ?

Ce que le label bio garantit
Il n’existe pas de définition universelle de l’agriculture biologique. Dans l’Union européenne, toutes les denrées qui se revendiquent bio doivent avoir été produites conformément à des règles harmonisées au niveau européen ainsi qu’aux modalités d’application propres à chaque État ou, pour ce qui concerne la Belgique, chaque Région. Contrairement à d’autres dénominations, le terme bio est donc rigoureusement encadré. La plupart des consommateurs l’associent à l’absence de pesticides chimiques. À raison. Mais le label bio va bien plus loin.
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