Vignobles wallons :
fini la vie de château

Un dossier réalisé par Valentine Stoumon et Gaëlle Henkens

Jusqu’ici, la vigne restait souvent une affaire de « nantis ». En Wallonie, ce n’est plus tout à fait le cas. De plus en plus de vignobles appartiennent à des coopératives ou à des associations. Un développement citoyen qui s’appuie sur l’essor d’une économie sociale génératrice de sens.

Ici, plus de castes. S’y côtoient des passionnés et amateurs, travailleurs et pensionnés, bénévoles et personnel engagé sous article 60, Belges et primo-arrivants. Un monde moins vertical, sans frontières, plus égalitaire. Avec la possibilité de se former, de se réorienter, d’apprendre ou de réapprendre le collectif ; celle, aussi, d’éviter l’isolement, de rester actif ; ou encore de rendre âme aux quartiers.

Les vignobles wallons, porteurs d’inclusion, d’insertion socioprofessionnelle, de remaillage social du territoire… Des exemples résolument optimistes, pour une enquête à découvrir sur ces pages et dans celles de notre numéro 11 (automne 2022). 

ℹ️ Ce travail a été financé avec le soutien du

Commentaire

Un monde sans poudre aux yeux

Valentine Stoumon et Gaëlle Henkens

C’est un reportage en temps long qui nous a emmenées dans six coopératives et associations viticoles wallonnes. Un temps long, car la vigne impose ses saisons. Elle apaise aussi, stimule. Elle mobilise et fédère les énergies. Elle rappelle à l’homme sa condition, l’appelle à une juste modestie.  

De ces vignobles que nous avons explorés, émergent deux mots – « bien-être » et « convivialité ». Dépassant les clichés, ils nourrissent des interactions quotidiennes exigeantes. Et ces échanges humains sont des conditions sine qua non de la confection du vin. 

La démarche, le « process » requiert des profils divers. Des musiciens qui forment l’orchestre. Des artistes de l’âme. Grâce à eux transparaît, dès la première immersion, une humanité sensible, une chaleur, et un désintéressement qui sidère. 

Ne pas vendre pour vendre. Ne pas chercher la lumière à tout prix. C’est ce qui nous a le plus frappées lors de nos pérégrinations dans ces vignes. Nulle place pour l’esbroufe ici. Juste l’authenticité. Juste un champ large pour la passion, celle du vin, du terroir et des gens.  

Cette posture tranche avec le monde de l’économie de marché, auquel nous sommes tous confrontés au quotidien. Ce monde où l’on « markette » en permanence produits et concepts. Ici, le travail s’effectue sans jeter de poudre aux yeux, sans besoin de vendre à tout prix. L’humain et le lien social sont plus que jamais au cœur de l’affaire, dans une sincérité ressourçante.

Sommaire

Au fil des vignes wallonnes

Pour réaliser ce dossier, les journalistes Valentine Stoumon et Gaëlle Henkens ont arpenté six vignobles wallons : Vin de Liège, Poirier du Loup, Villers-la-Vigne, Vin du Pays de Herve, Vins de Genval et Martinet. Au fil des journées de taille, de palissage, de vendanges – et aussi de quelques apéros – , elles ont découvert un univers bien éloigné de la vie de château.  

Enquête

Les raisins de l’inclusion

Témoignages

Le succès des vignobles citoyens

Décryptage

Vignes associatives, bio par nature

Décryptage

Un climat à double tranchant

Focus

Six vignobles à la carte

© Gaëlle Henkens
Vignobles wallons
© Gaëlle Henkens

Portfolio

Gaelle Henkens est photojournaliste free-lance. Pendant un an, elle a arpenté six vignobles coopératifs et associatifs wallons. En fil conducteur, la vigne, outil de cohésion sociale et de réinsertion.


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