Equilibri Enghien
© Equilibri

Equilibri, le défi coopératif d’Enghien

À l’heure où Delhaize veut vendre ses magasins au plus offrant, certaines reprises génèrent plus de sens. Exemple avec l’épicerie Autrement, à Enghien. Ce commerce emblématique s’apprête à se métamorphoser en une épicerie citoyenne et coopérative appelée Equilibri, dans laquelle les travailleurs auront leur mot à dire. Une mue qui nécessite de gravir plusieurs montagnes. 

Emile Herman, journaliste-stagiaire

Au numéro 14 de la rue d’Hérinnes, dans le centre d’Enghien, une pancarte métallique accrochée au mur indique le nom d’un magasin : Autrement. Si la vitrine de cette maison mitoyenne fait d’abord penser à une librairie, à y regarder de plus près, il s’agit plutôt d’une épicerie. Et pas n’importe laquelle : la fraîcheur des produits, la cuisine généreuse et la bienveillance des tenanciers font de ce lieu une bulle à oxygène dans la vie des habitants de la région. Certains franchissent la porte pour remplir leurs sacs de produits bio, d’autres pour s’asseoir à la table d’hôte aménagée à l’arrière du magasin.

Equilibri Enghien
© Equilibri Enghien

+++ Ce dossier est au sommaire du nouveau numéro de Tchak (été 2023)

« Je suis un hyperactif, je travaille plus de 80 h par semaine. J’ai de la chance d’avoir un physique d’enfer pour tenir le magasin. » Véritable pile électrique, Benoît Bruyndonckx est à la tête d’Autrement depuis 32 ans. En ce vendredi après-midi, il est au four et au moulin pour coordonner son équipe à l’épicerie et assurer le service du restaurant.

Alors qu’il encaisse l’addition d’un client, il lui glisse un flyer dans la main pour lui parler d’Équilibri, la nouvelle aventure d’épicerie coopérative dans laquelle il se lance : « Vous savez, je vais avoir 56 ans. Porter un magasin en tant qu’indépendant, c’est costaud et astreignant. Si on déménage et qu’on collectivise le projet, il ne sera plus dépendant de moi, et on pourra donner un meilleur confort aux clients et aux travailleurs. »

La coopérative Équilibri est la solution qu’a trouvée cet Enghiennois pour assurer l’héritage d’Autrement et éviter de laisser sa ville orpheline d’un commerce de proximité. « C’est mon devoir de citoyen d’anticiper, souligne Benoît. On a une clientèle fidèle et je la poignarderais dans le dos en lui disant que j’arrête du jour au lendemain. »

Avec la perspective de la retraite qui s’annonce, la volonté du gérant est ici celle de la transmission : « Je fais partie du groupe fondateur, j’accompagne la transition, mais je ne jouerai pas un rôle central dans la future coopérative. Moi, j’ai envie de lever le pied. Place plutôt à la jeunesse et à d’autres énergies. »

Autre intérêt à ce passage de flambeau, celui d’en profiter pour se réinventer et miser sur un espace plus grand, pour pouvoir proposer un cadre de travail professionnel. Actuellement, Autrement n’est rien d’autre qu’une simple maison adaptée en magasin. « Nous sommes un épiphénomène. L’endroit a une âme terrible, mais on est à l’étroit. Il n’y a pas une palette qui rentre », reconnaît Benoît.

Meryl, qui travaille comme employée chez Autrement, se greffe à la discussion. Elle complète le constat de son employeur : « C’est une bonne idée de créer une coopérative, parce qu’ici, les marches et le manque de place ne sont pas très pratiques. »

➡️ Appel public à l’épargne en cours

Vous avez pu lire 20% de cet article en accès libre. Notre objectif: vous convaincre de l’intérêt de vous abonner à Tchak. Voici d’autres bonnes raisons…

1. Parce que vous consacrez 15% de votre budget mensuel à l’alimentation et que, par ce biais, vous pouvez être acteur d’une transition alimentaire solidaire et respectueuse de l’environnement. Encore faut-il pouvoir en capter les multiples et complexes facettes. En ce sens, Tchak est une boîte à outils qui accompagne la prise de conscience.

2. Parce qu’appréhender ces multiples et complexes facettes en un seul numéro est impossible. Pour découvrir les acteurs, les filières, les systèmes, il faut se donner du temps. Celui de lire, de découvrir, de réfléchir, de débattre. S’abonner est le meilleur moyen pour appréhender les modèles et en cerner les impacts sur notre société, notre environnement, notre économie, notre santé.

3. Parce qu’investir dans notre / votre coopérative de presse, c’est participer au développement et à la viabilité d’un média basé sur l’économie sociale. A la clé, la pérennité des ressources indispensables à la conduite du projet et à sa qualité journalistique. Et ça, ce n’est pas rien dans un secteur qui reste plus que jamais à la recherche d’un modèle financier.

4. Parce que supporter la pluralité de la presse, c’est important sur le plan démocratique et sociétal. Cette pluralité permet de multiplier les visages, les témoignages, les débats dans les médias. Une diversité-miroir qui renforce la représentation citoyenne et qui ne peut qu’aider à restaurer la confiance entre ceux-ci et le journalisme.

5. Parce qu’en vous abonnant, vous allez retrouver un plaisir un peu particulier: celui de recevoir, tous les trois mois, une revue papier dans votre boîte aux lettres. Celui de la découvrir au fil des jours sans vous presser ; celui de pouvoir l’emporter dans le train, le bus, une salle d’attente; celui de fuir le tintamarre, de vous immerger sans être distrait ou stressé par des notifications, des vibrations, des appels ; celui de lire, inversement proportionnel au temps perdu à scroller.

6. Parce que chez Tchak, chaque abonnement souscrit comprend une visite de ferme accompagné·e de vos proches. Cette offre est également valable pour les abonnements cadeau ou pour les lecteur·rice·s qui se réabonnent. Ces visites ont lieu une fois par mois. Voir le programme

➡️ Convaincu·e ? J’achète le numéro et je m’abonne

Equilibri Enghien, Equilibri Enghien, Equilibri Enghien; Equilibri Enghien