En septembre 2023, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, ouvrait le débat sur un possible abaissement du statut de protection du loup. À quelques encablures des élections européennes, une réponse au terrain ou, plutôt, une la volonté de séduire un électorat rural et conservateur ? Pour appréhender le caractère polarisant d’un dossier où, le saviez-vous, la Wallonie brille particulièrement, un peu de recul est nécessaire.
Paul Labourie, journaliste
Souvent polarisant à l’échelle locale et pas toujours bienvenu là où il pointe le bout de son museau, le loup suscite son lot de débats houleux au niveau européen. En septembre 2023, la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen déclarait dans un communiqué que l’espèce représentait « un réel danger pour le bétail, et potentiellement pour l’homme » et invitait les États membres à « prendre les mesures qui s’imposent ».
En effet, bien que le loup bénéficie d’une protection stricte, ce statut peut déjà être contourné par des dérogations locales en cas de conflits d’intérêts socio-économiques, notamment en lien avec les activités d’élevage. Dans ces contextes précis, le tir de loup peut être permis, comme c’est déjà le cas dans certaines régions de France. Mais la Commission propose depuis décembre 2023 l’abaissement du statut de protection à la « protection simple ». Si elle est acceptée, la mesure impliquerait donc la facilitation des mises à mort intentionnelles, voire la chasse du prédateur par un changement général du cadre légal européen.
Cet article, en accès libre, fait partie de notre enquête sur le retour du loup en Wallonie, pub liée avec le soutien du Fonds pour le journalisme dans le 18° numéro de Tchak (été 2024).
UPDATE: Ce mercredi, les représentants des États membres de l’UE se sont mis d’accord pour rétrograder le statut de protection du loup.
Un animal politique
Si la position de la Commission semble tirer la sonnette d’alarme, est-elle pour autant justifiée ? Au regard des élections européennes (juin 2024), la question mérite d’être posée. Une étude réalisée en novembre 2023 par l’ONG Eurogroup For Animals montre ainsi que près de 70% des citoyens européens sont favorables au maintien du statut de protection stricte. « La proposition de la Présidente est un coup de poker politique pour tenter de se montrer attentive aux préoccupations rurales et rassembler un électorat plutôt de droite et conservateur sur un sujet finalement mineur. C’est donc une initiative plutôt populiste », déclare Corentin Rousseau, biologiste chargé de projet au WWF et partenaire du Réseau Loup.
Par ailleurs, le tir de loups ne semble pas être une solution pérenne et efficace pour faire face à la menace de l’animal. « Aucune étude scientifique sérieuse ne montre un lien de cause à effet entre l’établissement de quotas de tir sur les loups et les dégâts sur les éleveurs », assène Alain Licoppe, le coordinateur du Réseau Loup wallon.
Pour Corentin Rousseau, la mesure pourrait même avoir l’effet contraire : « Une meute, c’est un clan familial bien organisé qui peut s’attaquer à des cerfs ou des sangliers. Mais si on tue un des loups du couple reproducteur, l’équilibre est perturbé, ce qui peut se traduire par plus de difficultés à chasser les proies sauvages, donc à des attaques sur proies domestiques ».
Quel serait donc l’intérêt de l’abattage des loups, pourtant de plus en plus adopté par certains États européens ? « C’est surtout une soupape pour rassurer et calmer les populations, mais ce n’est concrètement qu’un trompe-l’œil. Seule la prévention fonctionne », poursuit Corentin Rousseau.
De quoi douter de l’efficacité des quotas de réduction annuels du nouveau Plan Loup français de 19% de la population des prédateurs, ou la volonté des Suisses d’abattre pas moins de 70% des loups du pays au cours de l’hiver 2023-2024.
Une réalité contrôlée à l’échelle de la Wallonie
Si le loup est effectivement dans le collimateur de plusieurs États-membres et sa protection remise en question par la Commission européenne, l’animal ne constitue pas, selon les experts du Réseau Loup, un problème majeur en Wallonie. Toutefois, sa simple présence l’inscrit dans le même débat.
Dans le compte-rendu d’un débat politique organisé en avril par l’association de chasse du Royal Saint-Hubert Club (RSHC), Willy Borsus (MR), ministre wallon de l’Agriculture, lâchait ceci : « Les ennuis arrivent. Il faut prendre des mesures. Il y a chez nous une meute qui s’est installée et des loups de passage. La pression sur le gibier est indéniable. Je constate que dans d’autres pays, on a pris des me- sures pour faire descendre le degré de protection de l’espèce d’une catégorie pour pouvoir prendre des mesures quand il le faudra. »[1].
Ce type de propos, ainsi que certaines prises de position des différents groupes de chasseurs, suscite régulièrement des polémiques et des rappels à l’ordre des associations naturalistes (à l’image de Canopea, Natagora, WWF ou Stop Dérives Chasse), qui y dénoncent des affirmations fausses ou incomplètes, éloignées des expertises scientifiques.
Le Réseau Loup réagit parfois directement à certaines de ces prises de position, comme l’évoque la coordinatrice Vinciane Schockert : « On a déjà lu dans certaines revues de chasse que le loup s’attaque en priorité aux proies domestiques, ovins et bovins en tête, puis en second plan aux proies sauvages, alors que nos études prouvent absolument le contraire. Dans ce cas, nous demandons un droit de réponse, mais les fausses informations ont déjà circulé ».
+++ Parents, grands parents, citoyen ou citoyenne engagée, travailleur ou travailleuse dans le monde de l’éducation, élu·e politique… Découvrez ici pourquoi c’est intéressant de lire Tchak
« Les chasseurs favorables à une modification du statut du loup »
La déclaration de Willy Borsus a en tout cas trouvé écho auprès d’un public composé de près de 400 chasseurs, très attentifs au retour du grand prédateur. Benoît Petit, président du RSHC, considère de son côté que l’on « mobilise trop de temps et trop de moyens sur le loup, par rapport à d’autres espèces plus problématiques comme le raton laveur, vraisemblablement responsable de l’extinction d’une série d’espèces de reptiles, d’oiseaux et de batraciens ».
S’il ne demande « aucune intervention sur les loups pour le moment, car la situation ne le nécessite pas », il se déclare « favorable à l’assouplissement du statut de protection européen ».
En janvier 2024, le RSHC accompagné d’autres associations de chasse belges adressait ainsi une lettre à David Clarinval (MR), ministre fédéral de l’Agriculture, sur ce sujet : « la présence du loup hypothèque singulièrement les réalisations minimales de plan de tir exigées par l’Autorité […] Les chasseurs sont favorables à ce qu’une modification de son statut permette d’anticiper les problèmes qui ne manqueront pas de se poser localement et d’y apporter des solutions à temps ».
Lors du débat du 24 avril, Willy Borsus évoquait également la question financière, régulièrement soulevée dans les débats autour du loup : « quand je vois les moyens consacrés au loup, je me dis que cet argent pourrait être alloué ailleurs ».
Un coût modéré
Pourtant, le coût du loup resterait à ce jour modéré. D’abord, le travail du Réseau Loup « se dilue sur un grand nombre d’agents, soit sur base de bénévolat, soit dans le cadre de leurs fonctions », résume Alain Licoppe, relativisant ainsi fortement le coût humain impliqué dans le suivi de l’espèce.
Les analyses génétiques représentent, elles, un maximum de 30.000 euros par an. Enfin, depuis 2017, les indemnisations versées aux éleveurs représentent environ 70.000 euros, pour 210.000 euros de subventions de moyens de protection, soit environ un total de 280.000 euros en sept ans. « Mais nous aimerions qu’à l’avenir, de plus en plus d’éleveurs fassent la démarche d’installer des protections durables », encourage Mathieu Halford, chargé de mission chez Natagriwal.
Alain Licoppe tire ainsi « un bilan clairement positif » pour le premier Plan Loup. 79 attaques sur proies domestiques ont été certifiées depuis 2017, avec un pic de prédation en 2022 de 93 victimes en Wallonie. Pour le coordinateur du Réseau Loup, ce pic correspond aux premières portées des meutes installées, nécessitant un approvisionnement rapide et régulier des louveteaux par le couple reproducteur. Avec la consolidation des meutes et l’augmentation des moyens de protection, la tendance s’est ainsi largement réduite en 2023 avec un total de 47 victimes.
Avec trois meutes installées, pour une vingtaine d’individus, la perspective de tuer des loups en Wallonie n’est aujourd’hui ni envisagée, ni justifiée. Cependant, le Plan Loup actuel le prévoit en dernier recours : le tir létal d’individu problématique.
« Il s’agit d’un loup qui s’approche à moins de trente mètres d’un humain ou qui s’attaque de manière répétée aux élevages malgré les mesures de protection adaptées », précise Alain Licoppe, avant de prendre l’exemple du loup dispersant Billy, qui attaquait régulièrement les élevages bovins avant d’être abattu en France, en novembre 2020. « Ce type d’individu isolé cause beaucoup de dégâts à lui seul et peut éventuellement transmettre son comportement à ses portées, donc il met en péril le reste de l’espèce par son comportement », conclut Alain Licoppe. À l’heure actuelle, la mesure n’a encore jamais été appliquée en Wallonie.
Pour Vinciane Schockert, biologiste et coordinatrice du Réseau Loup, le bilan positif du Plan Loup tient notamment à la rapidité de mise en place d’un groupe de travail aux multiples acteurs : « Nous avons profité des vingt-cinq années de recul de nos homologues français pour mobiliser les acteurs concernés avant l’installation des meutes, et dans la plus grande transparence, ce qui est nécessaire pour travailler correctement ».
La biologiste met toutefois en garde contre les comparaisons entre la situation française et wallonne. Là où la Belgique francophone accueille une vingtaine de loups dans une zone éloignée des élevages et habitations, la France en compte plus de mille. « Et nous ne sommes qu’au début de l’installation des loups sur notre territoire », relève-t-elle, avant de souligner que l’élevage bovin, majoritaire en Wallonie, n’est encore que très peu touché.
Des pistes d’amélioration sont déjà envisagées pour le prochain Plan Loup, prévu pour 2025. « Nous souhaitons déjà passer à 100% de subventions pour les clôtures électrifiées », énonce Vinciane Schockert.
Des chiens de protection
Une nouvelle piste semble émerger, que plusieurs éleveurs, à l’instar de Michael Rood, Stijn Vandyck ou Antoine Mabille, expérimentent déjà dans leur travail : les chiens de protection. « Nous travaillons déjà à la mise en place de cette filière, mais elle nécessite un vrai savoir-faire et des lignées de chien spécifiques qui vivent en permanence avec le troupeau », explique Mathieu Halford de Natagriwal.
En janvier 2024, il organisait une première formation réunissant des éleveurs wallons et des experts de l’Institut Français de l’Élevage. « Nous n’avions pas retenu cette solution lors du premier Plan Loup, parce que le contexte belge se caractérise souvent par des petites parcelles à proximité des chemins de promenade, ce qui peut provoquer des conflits d’usage. Mais c’est un moyen de protection qui présente d’excellents résultats et qui est déjà subsidié dans plusieurs pays », argumente Mathieu Halford.
Enfin, si Violaine Fichefet estime que la Wallonie pourrait « théoriquement accueillir un maximum de 15 à 20 meutes de loups », le futur reste incertain. La mort en avril de la louve Maxima, percutée par un véhicule, pourrait rebattre les cartes de l’équilibre de la ZPP. « Lorsqu’un membre du couple reproducteur disparaît, la structure de la meute est déstabilisée. Une louve pourrait venir remplacer Maxima, un des jeunes pourrait reprendre la tête de la meute ou celle-ci peut aussi tout simplement disparaître, son comportement changer, son territoire être bouleversé. Seul l’avenir nous le dira », explique la biologiste.
Une histoire sans fin ?
Malgré cette réalité encore stable et des pistes d’amélioration, comment peut-on donc expliquer le caractère si clivant du loup ? Si le loup se présente effectivement comme un bon bouc émissaire en période électorale, cet acharnement est loin d’être nouveau.
Pour l’historien Jérôme Crépin, « le loup est un animal anthropologique, un miroir sur nous-même, nos sociétés et nos fantasmes ». L’Histoire démarre dès le Paléolithique par une fascination pour « les techniques de chasse et l’organisation des meutes : on considérait le loup comme sauvage, mais proche de notre humanité, déjà à la frontière entre deux mondes », poursuit l’historien. Avec la sédentarisation et l’élevage, le loup devient une menace pour le bétail, tout en conservant un fort symbolisme dans les sociétés antiques, présent dans le mythe fondateur de Rome aussi bien que dans la culture celte.
Ce n’est qu’au début du Moyen-Âge qu’apparaît ce que Jérôme Crépin appelle la « légende noire du loup », sa représentation comme une menace pour les humains. Plusieurs hypothèses expliquent ce changement. La rage, notamment, rendait l’animal agressif. Mais pour l’historien, la principale explication se trouve ailleurs.
« À la chute de l’Empire Romain, les sociétés ont connu de grands bouleversements : guerres, famines, maladies, qui rendaient plus difficile la gestion de l’environnement et poussaient les loups à se rapprocher des villages ou à charogner les cadavres sur les champs de bataille ». Au même moment, le christianisme joue aussi un rôle dans la diabolisation du loup : « on lutte alors contre le paganisme en rejetant tout ce qui est symbolique de la nature », poursuit Jérôme Crépin.
La haine se poursuit au temps des Lumières, « qui vouaient un culte à la raison et à la science au détriment de la nature, réduite en un monde sauvage à dominer », puis atteint son paroxysme lors de la Révolution Industrielle. Les besoins productifs de l’époque conduisent alors à un défrichage massif des forêts, poussant le loup à sortir de son habitat naturel et à se confronter à une société qui le repousse. « Au XIXe siècle, c’est l’extermination, on donne des primes aux citoyens à chaque loup tué, on assiste à un véritable fanatisme, jusqu’à sa disparition en Wallonie à la fin du siècle », conclut Jérôme Crépin.
+++ Enquête sur l’empreinte toxique de la fabrication des engrais phosphatés : lancez l’alerte avec Tchak et Nuit Noire Production
« Plus simple de se mobiliser contre le loup que contre la crise environnementale »
Et aujourd’hui, où en sommes-nous dans notre Histoire avec le loup ? Pour le géographe français Farid Benhammou, « nous vivons une période où le vivant et la biodiversité régressent, et nous voyons une forte incarnation du sauvage qui s’immisce dans nos vies sans nous demander notre avis, ce qui suscite des réactions de fascination et de haine ».
Toujours selon le géographe, le loup, par son caractère concret et polarisant, constitue par ailleurs un épouvantail de choix autour duquel haranguer les foules : « on s’imagine avoir une prise sur lui parce qu’on pense que le tuer résoudra le problème, mais c’est surtout beaucoup plus simple de se mobiliser contre un loup que contre un problème plus grand, comme la crise environnementale, que l’on ne peut pas régler à coups de fusil ».
Pour Farid Benhammou, la cohabitation ne concerne pas seulement l’élevage et l’agriculture, mais bien la société tout entière, en témoignent les potentiels conflits d’usage liés aux chiens de protection. Dans ce contexte, le choix du loup nécessiterait donc une prise de conscience collective, et un effort généralisé.
« Le malaise dépasse la question du loup. On doit considérer les éleveurs et répondre à des questions qui sont souvent existentielles et qui traduisent une vraie fracture, et cela veut dire régler concrètement les problèmes, parce qu’on parle d’une population qui ne vit pas de son métier », conclut le géographe.
Une escalade du clivage
Comme le soulève Alain Licoppe, un dernier retour sur l’actualité européenne permet « de tisser des parallèles entre les débats liés au loup et ceux liés aux questions migratoires, tous deux liés à des flux de circulation dont la gestion déchaîne énormément ».
L’escalade du clivage autour du grand prédateur correspond en effet, au moins dans sa temporalité et dans le degré de tension du débat, avec la mise en place de la réforme de l’Union européenne sur sa politique migratoire, finalement adoptée en avril 2024, deux mois avant les élections européennes.
Au vu de ce contexte, Farid Benhammou considère que ces deux questions sont traitées de manière « démagogique et électoraliste, parce qu’elles suscitent des inquiétudes, elles embarquent des mondes et leurs ruptures sans être représentatives des principaux problèmes de la population ».
Pour Jérôme Crépin, le retour des loups comme la gestion des flux migratoires interrogent notre confrontation à l’altérité. « L’être humain est un animal qui a la conscience tragique de sa propre mort, qui construit donc du sens pour son existence et qui s’identifie à une idéologie. Toute personne qui vient remettre en question cet équilibre représente une déstabilisation de son confort : soit on fait le choix du fanatisme en combattant son absolu contre un autre absolu, soit on fait le choix de dépasser cet inconfort passager pour mieux grandir ».
Et, sur les conseils de Farid Benhammou, tenter peut-être d’appréhender le loup tout simplement pour ce qu’il est : « un grand canidé avec son propre fonctionnement, ancêtre du chien, qui est sans doute l’animal le plus aimé des humains. C’est cocasse, tout de même ».
[1] Cinq partis ont traqué la voix des chasseur, Journal L’Avenir, 26/04, Philippe Carrozza.
Dans certaines zones des Hautes-Fagnes, la présence du loup a mené à une réduction des quotas de chasse de 15 à 20%
En sa vertu de grand prédateur, le loup est une espèce aux multiples fonctions dans la grande chaîne de la biodiversité. Thomas Wislet, garde-forestier du DNF sur le cantonnement de Malmedy, au cœur de la ZPP, en est témoin au quotidien. L’une des missions de son triage concerne le rétablissement de la forêt originelle. Devant ses yeux, une parcelle accueille quelques arbustes malingres, qui peinent à grandir malgré leur âge de… 22 ans. « Le problème, c’est que le milieu est si pauvre que le gibier vient manger les jeunes pousses et perturber la restauration du milieu naturel », explique le garde forestier.
C’est ici que le loup intervient : « le grand prédateur, c’est le maillon qui vient terminer la chaîne de la biodiversité en venant réguler les herbivores ». Sur le long terme, la pression de prédation vient donc déranger la quiétude des animaux sauvages, laissant ainsi un répit indispensable à la régénération de la forêt. Par ailleurs, la manière dont le loup chasse ses proies vient aussi remplir un rôle sanitaire de premier ordre : « il va chercher les jeunes, les vieux, les malades, les blessés, les faibles… ce qui dynamise la population sauvage et renforce sa qualité », complète Thomas Wislet.
Actuellement, la régulation incombe aux chasseurs, soumis à des quotas et plans de tirs sur certaines espèces comme le cerf, le chevreuil et le sanglier, qui causent d’importants dégâts agricoles, chiffrés par le Service Public de Wallonie et l’ASBL Fourrages Mieux à une moyenne annuelle de 811. 705 euros sur la période 2020-2022. Quotas qu’ils peinent parfois à atteindre, en témoigne Benoît Petit, président de l’association de chasse du Royal Saint-Hubert Club (RSHC) : « actuellement, la moitié des conseils cynégétiques ne parvient pas à remplir les quotas et doit par conséquent payer des amendes ».
Pour Benoît Petit, si le retour du loup est effectivement une bonne nouvelle pour une biodiversité « tous les jours un peu plus en péril », il n’est pas aussi réjouissant pour les chasseurs : « la présence d’un loup dans une zone se traduit par une crainte au sein des populations d’animaux sauvages et une modification du comportement du gibier, qui représente un handicap dans le respect de nos quotas ». C’est cette question qui était soulevée dans la lettre adressée par le RSHC au Vice-Premier Ministre et Ministre fédéral de l’Agriculture David Clarinval autour de l’abaissement du statut de protection du loup.
Dans certaines zones des Hautes-Fagnes, la présence du loup a pourtant justement mené à une réduction des quotas de chasse de 15 à 20% : « la chasse est déjà interdite sur une partie de la réserve et, là où elle est autorisée, la complexité du milieu naturel la rend très difficile. La présence du loup a déjà mené à une réduction des quotas de manière locale, mais nous pouvons imaginer à l’avenir une plus grande diminution des activités de chasse dans certains espaces précis », explique Thomas Wislet, avant de préciser qu’à l’échelle du territoire wallon, le loup ne concurrencera pas l’activité des chasseurs.