Sur le campus de Gembloux Agro-Bio Tech, il portait le nom de « Mess 2.0 » : un restaurant universitaire durable, en circuit court, géré par la faculté. Fonctionnel et apprécié par ses utilisateurs, il est pourtant à l’arrêt depuis décembre 2023. En cause, un coût trop élevé et l’arrivée d’un prestataire externe.
Émile Herman, journaliste
Vous allez pouvoir lire 20% de cet article en accès libre. Notre objectif ? Vous convaincre de l’intérêt de vous abonner à la revue Tchak. Au sommaire, des enquêtes, des décryptages, des grands reportages sur un monde au coeur de la transition. Celui de l’agriculture paysanne, qu’on raconte, celui des multinationales de l’industrie agroalimentaire, qu’on démonte. Des sujets en rapport avec l’environnement, l’économie, la consommation, la société et la santé publique.
Gembloux, septembre 2019. La rentrée universitaire de la faculté d’agronomie de Gembloux bat son plein. L’heure est à la fête, car Gembloux-Agro Bio Tech, rebaptisée de la sorte en 2009, célèbre les dix ans de sa fusion avec l’Université de Liège (ULiège).
Sous les réjouissances de ces noces d’étain couve un vent d’indépendance. Non pas que le couple bat de l’aile, mais depuis la fin du dernier contrat avec le prestataire externe responsable des cantines de l’ULiège (ISS), certains rêvent d’une cantine plus durable gérée directement par la faculté agronomique. Un groupe de réflexion d’étudiants et professeurs, rattaché au projet « Gembloux, campus durable », s’active en coulisses pour mettre sur pied ce restaurant alternatif, appelé Mess 2.0.
« En tant que campus décentré par rapport à Liège, Gembloux avait demandé de pouvoir gérer son restaurant universitaire indépendamment du marché public qui couvrait l’ensemble de l’université », se rappelle Sybille Mertens, conseillère de la rectrice en transition sociale et environnementale à l’ULiège. « Le souhait était d’avoir une alimentation qui soit autant que possible locale, de qualité, de saison, et cuisinée sur place », précise Aurore Degré, vice-doyenne à l’enseignement à la faculté de Gembloux.
Manque de pot, alors qu’une première ébauche du Mess 2.0 voit le jour au début de l’année 2020, la pandémie de covid-19 freine la dynamique. La fréquentation chute et il est impossible de consommer sur place. Viennent s’ajouter des tracas administratifs devant être réglés pour permettre l’approvisionnement de matières premières auprès de producteurs gembloutois, tels que l’obligation de fonctionner via des achats groupés en raison de la taille du restaurant (implanté sur un campus de 1.500 étudiants).
Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter notre nouveau numéro (automne 2024) ou vous abonner. Rendez-vous sur notre boutique en ligne.