Benoit Lempereur © Arnaud Ghys
Benoit Lempereur © Arnaud Ghys

PlantC : le témoignage de Benoit Lempereur, agriculteur à Perwez

Benoît Lempereur travaille avec la société PlantC. Agriculteur à Perwez, il gère une ferme de grandes cultures: betteraves, chicorées, pommes de terre, pois, céréales.

Frédérique Hupin, journaliste | hupinfrederique@gmail.com

Il s’est aussi diversifié dans la plantation de miscanthus, aussi appelé « herbe à éléphants » : une plante pérenne qu’il hache chaque année et qu’il revend en sacs de 100 litres aux jardiniers pour du paillage. Une fois la culture implantée, elle peut pousser sans engrais et sans produit phytopharmaceutique pendant 20 ans. Du pur captage de carbone via la photosynthèse.

+ Ce témoignage fait partie d’un dossier sur Soil Capital, PlantC et Farming for Climate, trois start up qui ont pour objectif de rémunérer les agriculteurs qui s’engagent dans la transition  (dossier publié dans notre numéro 7, automne 2021)

Benoît Lempereur ne pratique pas l’agroécologie à proprement parler et se définit comme un agriculteur « conventionnel ». Il utilise cependant deux pratiques importantes de l’agroécologie : celle des couverts végétaux et celle de la fertilisation organique à base de compost. Pour ce qui est du travail du sol, il laboure, conforté par vingt ans d’expérience : « Pour une bonne implantation des cultures, le travail du sol est essentiel ! ».

Cet agriculteur méticuleux sème en été, après les moissons, des couverts végétaux multi-espèces dans le but de nourrir le sol et les vers de terre. Là où la réglementation impose de couvrir les sols par au minimum une espèce, comme la moutarde par exemple, peu chère, il sème des mélanges de couverts.

« Je vais plus loin que la réglementation, je sème des couverts multi-espèces, jusqu’à sept espèces différentes. Je veux produire de la biomasse pour le sol et les vers de terre. Les différentes racines vont créer des trous d’aération dans le sol, et les vers de terre vont tout mélanger. Mais les vers de terre ne peuvent pas tout faire, j’ai besoin de la charrue pour finir le travail ». 

En semant un couvert multi-espèces, il compte bien profiter des avantages de chacune des plantes dont les racines explorent différents horizons du sol. « Je veux enrichir mon sol en matière organique [NDLR : en carbone] donc je cherche une grosse production de biomasse. Le radis chinois a une racine pivotante qui va perforer mon sol, l’eau s’y infiltre plus facilement. La phacélie a un système racinaire qui émiette superbement ma terre. Le tournesol me fournit une grande biomasse aérienne et c’est beau, ça valorise l’image de l’agriculture. »

Cette année il va même essayer une nouvelle espèce qu’il a découverte en lisant une revue spécialisée en agroécologie : la mauve.

Fin novembre, les terres sont charruées pour mélanger les couverts végétaux au sol et accélérer leur décomposition. La culture suivante sera implantée au printemps, laissant le sol nu pendant environ quatre mois.

Pourquoi il a décidé de travailler avec PlantC

« J’étais déjà en route pour un aménagement en faveur de la biodiversité, raconte Benoit Lempereur.Je voulais faire un effort pour la nature et l’environnement, et pour notre image auprès du grand public. L’agribashing sur les réseaux sociaux me pèse beaucoup. On a vu qu’on rentrait dans les clous de la démarche PlantC, alors j’ai fait la demande pour entrer dans leur programme. Stocker du carbone, c’est le sujet à la mode en ce moment, mais de toute façon on n’y coupera pas. »

Vous avez lu 30% du témoignage de Benoit Lempereur. Pour découvrir son point de vue sur le programme proposé par PlantC, ses objectifs, son analyse et ses gains, rendez-vous sur notre boutique en ligne (Tchak numéro 7).   

-> Retour vers notre page dossier